mardi 28 février 2017

Le cinéma est leur métier



Un documentaire qui m'a laissée perplexe.

D'un côté, j'ai aimé le choix de filmer à la Frédérick Wiseman, sans commentaire ni sous-titre, on suit avec passion le parcours des candidats qui doivent garder leur sang-froid, faire preuve de culture cinématographique et technique, mais aussi de créativité, d'originalité, de "non formatage", on est fasciné par ce qui se passe dans les coulisses de cette impitoyable sélection et on partage les incertitudes des jurys comme l'angoisse ou l'enthousiasme des candidats.

L'épreuve du "grand oral", qui occupe une bonne deuxième moitié du film, est particulièrement violente et cruelle, et pas seulement parce qu'elle écarte définitivement des candidats qui ont déjà franchi deux obstacles extrêmement difficiles, c'est un concours réputé très sélectif, les candidats le savent quand ils s'y présentent.

Ce film, réalisé par une ancienne enseignante de la FEMIS et ancienne membre du jury, donne aussi l'impression qu'au bout du compte, travailler dans l'art cinématographique est une affaire d'héritiers bourdieusiens et il serait intéressant de voir, parmi les 60 candidats retenus, combien sont issus par exemple de ce qu'on nomme pudiquement les "quartiers populaires" ou n'ont pas suivi un parcours universitaire classique. Le concours de la FEMIS se veut un concours à part dans le paysage de l'enseignement supérieur français (archi-élitiste sous son vernis démocratique), on n'en a pas franchement l'impression quand on voit la photo de groupe à la fin du film.


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